Quiet quitting : analyse du phénomène qui inquiète les DRH
Qu'est-ce que le quiet quitting ? Nous analysons pour vous le phénomène de la démission silencieuse. Causes, conséquences et solutions.
En France, seulement 6 % des salariés se disent impliqués dans leur travail, d’après un récent sondage* de l’institut Gallup. Ce taux très faible d’engagement se traduit par une tendance appelée quiet quitting, dont la traduction signifie « démission silencieuse ». Faire uniquement ce que prévoit sa fiche de poste, c’est le principe de ce mouvement qui inquiète de plus en plus les employeurs. Mais alors, quelles sont les causes du quiet quitting ? Comment éviter que ce phénomène se développe dans votre entreprise ? Voici quelques éléments de réponse.
Quelle est la définition du quiet quitting ?
L’expression quiet quitting se traduit en français par « démission silencieuse ». On l’emploie pour parler des salariés qui décident de faire le minimum au travail. Autrement dit, ils continuent d’effectuer les tâches prévues initialement dans leur contrat, mais refusent toutes celles qui ne sont pas clairement mentionnées dans leur fiche de poste. Cette nouvelle tendance sur le marché du travail ne consiste donc pas à démissionner au sens propre du terme, mais plutôt à appréhender sa vie professionnelle différemment, en se fixant des limites pour privilégier sa vie personnelle.
Les employés qui pratiquent le quiet quitting ne répondent pas aux emails ou aux appels en dehors de leurs heures de travail, ni même aux sollicitations de la part de leurs collègues ou responsables. S’ils sont réellement présents de manière physique, ils ne le sont en revanche plus du tout psychologiquement parlant. Ainsi, le quiet quitting s’apparente donc à une forte baisse de motivation, ce qui peut notamment entraîner une chute de la productivité au sein de l’entreprise.
Analyse du phénomène des démissions silencieuses
Les origines du quiet quitting
La démission silencieuse aurait débuté sur les réseaux sociaux chinois, lorsque de jeunes travailleurs ont commencé à utiliser le hashtag #TangPing qui signifie « rester allongé ». L’objectif ? Exprimer leur refus face à une charge de travail jugée conséquente, s’étalant de 9 heures du matin à 9 heures du soir, six jours sur sept.
La tendance du quiet quitting semble également faire écho à la Grande Démission, phénomène qui a d’abord touché les États-Unis pendant la crise de la COVID-19. Cela s’est traduit par une vague impressionnante de démissions, qui a ensuite touché la France. En effet, d’après une étude de la Dares, 470 000 démissions de CDI ont eu lieu entre fin 2021 et début 2022.
Sur le réseau social TikTok, le mouvement de démission silencieuse a ensuite pris de l’ampleur avec l’arrivée du hashtag #quietquitting, qui a fini par arriver aux oreilles de la presse. Le quiet quitting en France a alors commencé à faire le buzz dès la rentrée scolaire 2022.
Les causes de la démission silencieuse
Plusieurs raisons sont évoqués par les salariés qui décident de pratiquer le quiet quitting en entreprise :
- un manque de reconnaissance de la part de leurs supérieurs ou de leurs collègues ;
- un réel mal-être au travail, qu’il s’agisse d’une souffrance physique ou mentale liée à des conditions de travail difficiles ;
- un manque d’épanouissement professionnel ;
- l’impression de ne pas être aligné avec ses valeurs personnelles ;
- une certaine méfiance envers le monde de l’entreprise ;
- un environnement de travail déplaisant ;
- une rémunération insuffisante ;
- une appréhension de se confronter à des responsabilités au travail.
Les conséquences de la pratique du quiet quitting
La tendance de la démission silencieuse provoque inévitablement des conséquences sur l’entreprise, mais aussi sur les autres salariés. D’abord, un manque de motivation et d’implication peut potentiellement engendrer une importante baisse de productivité. Pratiquer le quiet quitting au travail risque également d’avoir un impact négatif sur l’engagement de l’ensemble des employés. Il est clair que devoir travailler davantage pour contrebalancer le manque d’investissement de ses collègues peut fortement décourager le reste de l’équipe.
Quiet quitting : quels risques pour le salarié ?
Ne produire que le strict minimum au travail engendre aussi des conséquences pour le salarié concerné. Bien que le risque de licenciement soit faible, dans la mesure où l’employé qui pratique le quiet quitting respecte ses horaires de travail ainsi que son contrat, l’employeur pourrait tout de même envisager des sanctions si la qualité du travail fourni semble insuffisante ou cause des dommages à l’entreprise. Enfin, la démission silencieuse peut occasionner un repli sur soi et donc augmenter le mal-être du salarié plutôt que de le combattre. Il risque de devenir de plus en plus distant avec les autres membres de l’équipe et de se renfermer dans une négativité excessive. Il lui sera alors très difficile de retrouver son énergie et sa motivation pour travailler.
Comment faire face aux démissions silencieuses en tant qu’employeur ?
Communiquer avec ses salariés
Dans un premier temps, vous devez être en mesure de détecter les signes annonciateurs d’un désengagement de la part de vos employés. Un manque d’initiative, des refus fréquents, une baisse de la qualité de travail sont autant d’éléments qui doivent vous alerter. Pour comprendre les raisons qui les poussent à agir ainsi, il est essentiel d’établir un dialogue avec eux afin de recueillir leurs ressentis, identifier les causes et rétablir une relation de confiance. Prenez ensuite le temps nécessaire pour analyser les problèmes cités par les salariés, qui les ont conduit à pratiquer le quiet quitting.
Favoriser un équilibre vie pro/vie perso
Gardez à l’esprit que pour que vos collaborateurs soient productifs, ils doivent disposer de suffisamment de temps à consacrer à leur vie personnelle. Des pauses régulières, la possibilité de prendre des congés ou de télétravailler de temps en temps, ainsi que des limites encadrant les heures de travail sont des éléments essentiels pour maintenir leur motivation et leur niveau d’engagement auprès de l’entreprise.
Améliorer l’environnement de travail
Si cela est envisageable, essayez de rendre vos espaces de travail plus attrayants. Par exemple, faites l’acquisition d’équipements modernes qui offrent praticité et confort d’utilisation pour les employés. Mettez éventuellement en place des activités au sein de l’entreprise, afin de renforcer la cohésion d’équipe et d’améliorer le bien-être de vos salariés. Les conditions de travail jouent un rôle important dans la satisfaction de vos collaborateurs.
Revoir ses pratiques managériales
Faites preuve de plus de reconnaissance envers le travail fourni par vos équipes, étant donné qu’il s’agit d’une cause fréquente de la pratique du quiet quitting. Pour ce faire, vous pouvez notamment mettre en place des formations permettant aux salariés de développer leurs compétences et de faciliter ainsi leur évolution professionnelle. Autre point important pour la motivation de vos collaborateurs : la rémunération. Afin de récompenser les efforts fournis au travail, rien de mieux que des primes, des avantages sociaux ou une augmentation des salaires.
Vous l’aurez compris, cette tendance du quiet quitting - ou démission silencieuse - doit être sérieusement prise en compte par l’employeur, pour assurer le bon fonctionnement de son entreprise. Comme bien souvent, la communication reste la clé et vous permettra d’identifier rapidement les causes de ce comportement. Ensuite, vous n'aurez plus qu’à trouver les solutions pour y remédier et rétablir une bonne relation avec vos salariés.
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